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18 - Les coulisses d'un roman, suite...

Dernière mise à jour : 2 août 2021

Cet extrait ci-dessous est tiré de la première version d'Intrigue chez Virginia Woolf. L'histoire est donc très différente de la version finale que vous avez pu lire ou que vous pourrez trouver en cliquant sur boutique.


Un des dômes du Royal Pavilion

Dans le passage ci-dessous, Clara sort du collège et repense à l'homme qu'elle a rencontré pour la deuxième fois dans le jardin du Royal Pavilion.


J'étais hypersensible et le contact avec les autres ne coulait pas de source. Mon mental avait tendance à être accaparé par une nouvelle relation ou un événement inattendu. J’étais alors une caisse de résonance dans laquelle les paroles, les actes et les moindres détails de la communication avec autrui s’amplifiaient. Je repassais en boucle le film de la scène, et ce, tant que je n’avais pas une compréhension affinée, totale, de ce qui était advenu. Relativement épuisante cette peur de l'inconnu et cette volonté de tout vouloir contrôler !
Le collège St Giles
Je sortis du collège St Giles au bout de quatre heures de cours, contente de respirer à l’air libre, euphorique comme si je me shootais à l’anglais ! Mais n’était-ce pas plutôt John, le responsable de cette gaieté soudaine ? Dès la lourde porte franchie, l’idée obsédante de cet homme me submergea. Mon corps agissait, se comportait tout à fait normalement, mais ma pensée était ailleurs, déconnectée, envolée je ne sais où.
Cet état de transe mentale me mit sous tension. L’idée de l’autre se faufila dans les moindres recoins de mon cerveau. Mon cœur battait plus fort. J’étais colonisée. Quelle désagréable impression de ne plus se sentir maître de soi ! J’essayai de me rassurer en me disant que peut-être grâce à lui je ferai des progrès en anglais, ce qui ne déviait en rien de mon objectif initial, j’allais avoir un réel autochtone avec qui converser…
Qu’allais-je mettre demain pour être la plus séduisante possible ?
Voilà que je retombais dans les travers d’une jeune pouliche « bien élevée » vendue sur les marchés aux bestiaux. Non, je n’allais plus jouer à ce jeu de séduction grotesque, totalement faussé ! Stop ! J’avais passé l’âge de me fourvoyer. Je retirai, certes avec difficulté, le masque de princesse que l’on colle sur le visage des filles dès la maternelle, et qui reste parfois scotché sur leur joli minois jusque tard dans leur vie de femmes…
Dotée d’une assurance que je ne me connaissais pas, je décidai soudain de me présenter à lui comme je ne l’avais jamais fait jusqu’à présent, sans faux semblant.


Si vous appréciez mes articles, n'hésitez pas à les partager et à les commenter ci-dessous, je me ferai un plaisir de vous répondre.


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1 Comment


Serge David
Serge David
Oct 27, 2020

Bonjour, un article intéressant, qui me rappelle Londres et ses belles découvertes. L'écriture avec immersion pour y trouver ,la matière et les éléments donnant plus de réalité à un roman; c'est un travail et une approche qui mérite d'être remarquée.

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